Tu
étais rouge, peut-être verte aussi. Mais cela n'a aucune
importance. Tu étais.
Tu
me dis soudain : "Qu'importe notre fuchsia, puisqu'un jour, il
mourra."
Je
te répondis : "Je t'aime de tout mon cur."
J'attendais
ta réponse. Espoir d'entendre ta douce voix provenant du plus
profond abîme de ton cur. Espoir, oui, j'espérais.
Ton silence vint. Le fuchsia n'était plus. Où plutôt,
il était. Il était mort, mais nous étions, et
donc il vivait. Le "leur" n'était plus, le "nôtre"
était, et donc il était. Et il sera encore et toujours.
Il sera lorsque le soleil se lèvera la première fois,
avant de brûler toujours plus beau, toujours plus fort, il se
lèvera la première fois, alors que nous nous aimerons.
Tu
étais verte, peut-être rouge aussi. Mais cela n'a aucune
importance. Tu étais.
Un
jour, notre fuchsia se fanera. Mais nous resterons heureux, car notre
silence d'amour restera, chaque jour, joie après joie, peine
après peine, fuchsia après fuchsia.
Notre
silence éclate. Et notre fuchsia se tait. Nous sommes deux
à nous taire, à vivre, à rire, à chanter,
à nous révolter, à crier, à mourir, à
Aimer. Aimer, nous nous aimons. Notre fuchsia se tait, car nous nous
aimons.
Tu
étais rouge ou verte, peut-être verte ou rouge, mais
cela n'a aucune importance. Tu seras moi, et je serai toi.